Allemagne année zéro et Manuel p. 26
1) Logements détruits et transports publics
C'est le thème le plus visible. Toute la ville est détruite. On va de maison détruite en maison détruite. Beaucoup de déplacement des personnages dans des rues entièrement détruites (par exemple dans la quatrième partie du film).
Destruction extérieure des maisons, mais aussi intérieure: la maison où loge Henning est jonchée de débris (Simona, Natalia, 3M7).
Les Kohler ont été assignés à partager un appartement (dans lequel vivent 5 ménages).
Corvée de déblayage des rues, appelé "Service d'esclave" par l'ami de Henning. Henning et Edmund évoquent aussi ces corvées.
(Nota: Un tiers des logements ont été détruits)
La voiture du monsieur qui achète la balance au marché noir fonctionne avec une bombonne sur le toit.
Le camion à cercueils semble être un Renault.
Devant le camion cercueil, passe un engin tout à fait bizarre.
Au même moment passe aussi un tracteur.
Dans les premières scènes du film, un tracteur tire une remorque de charbon.
On voit et on parle de trams.
Trams et métro fonctionnent.
Très peu de circulation à part le tram.
Train (lors du vol des pommes de terre).
Véhicules de la police lors du vol des pommes de terre et lors de la perquisition chez Rademarer.
Vélos?
Cheval mort, probablement un cheval de trait.
Les transports publics sont rares, bondés, chers. Trams et métro sont bondés. Edmund marche tout le temps.
L’état des routes peut aussi être déduit du fait que, « des blocs de pierre ou du matériel tombent des camions, à cause du mauvais état de la route » (exemple du charbon vers le début du film) (Sandra et Manon, 3M5).
(Nota: 50% des voies de circulation sont impraticables; 2/5e des transports publics ont suspendu leurs activités).
2) Rationnement
Eva et sa copine font la queue pour obtenir quelque chose à Kreuzberg.
Ils n'ont que 3 cartes de rationnement alors qu'ils sont 4.
Beurre (200 DM) et savon (40 DM), le gras, la farine, les pommes de terre sont rationnés. Le charbon est peut-être aussi rationné. Rationnement de l'électricité, contrôlé par le contrôleur du début. Rationnement des logements. A un moment donné, le père demande si le gaz a été coupé. Ce qui signifie que le gaz est ou pourrait être rationné.
On parle souvent de nourriture dans le film (Edmung, le père font des liste de nourritures) mais on ne la voit presque jamais, sauf deux fois, la soupe de Edmund et du pain noir (quand le père revient de l’hôpital).
La nourriture n’est pas variée (Lara et Lucie, 3M5). Trois repas chauds par jour est un luxe que les Kohler ne peuvent pas se permettre. Edmund énumère à Henning tout ce qu'ils n'ont pas en famille. Le père Kohler énumère ce qu'il a reçu à l'hôpital (donc probablement ce qui est en manque à l'extérieur) : du lait, de la viande, des légumes, etc.
On voit que les voies de communications sont impraticables (réponse 1) ; on comprend que l’acheminement de la nourriture (vers Berlin) est difficile, d’où pénurie et rationnement (Célia et Sébastien, 3M6).
Le père meurt des privations dues au rationnement.
3) Marché noir
(Nota: Achat et vente de produits rationnés)
Est évoqué plusieurs fois, pour ou contre (p.ex. Rademarer est contre, bien que, en réalité, il essaie de resquiller avec l'électricité).
Savon parfumé
Beurre?
Vernis à ongles?
Pommes de terre?
Vendre un objet, par exemple la balance, doit aussi être du marché noir car il y a une bureau spécial pour cela (mentionné par Rademarer).
L'achat et la vente de discours de Hitler sur disques est probablement illégale. C'est plus grave que du marché noir.
4) Morts à la guerre
La scène du cimetière, au début.
La mère d'Edmund?
Dans l'appartement il y a surtout des filles, des femmes (les hommes, eux, sont peut-être morts à la guerre).
Même déduction au sujet des enfants dans les rues, ils sont peut-être orphelins (Simon et Raphaël, 3C2).
Eva, en parlant avec Karl-Heinz mentionne les victimes de la guerre en Afrique et sur le front russe (Diana et Baptiste, 3M7).
Karl-Heinz lui-même parle de l'insupportable de la guerre.
Selon le film, impression d’un Berlin presque vide ce qui laisse penser que les hommes sont partis sur le front et ne sont pas revenus (Ludovic et Louis, 3M5).
La guerre tue des militaires mais aussi des civils. P. ex. le cimetière du début ou, probablement, la maman d’Edmund (Célia et Sébastien, 3M6).
La mort « psychique » illustrée par Karl-Heinz (Aurore et Sabine, 3M6).
5) Soldats en captivité
Eva parle à sa copine de son ami Helmut, en captivité.
Karl-Heinz ne veut pas finir en captivité.
(Nota: il y a 11 mio de soldats en captivité)
6) Étrangers
Voir p. 26 du Manuel, ne pas confondre avec les Alliés.
La maman de Gina, la dame blonde, est une "émigrante". Elle a été absente pendant plusieurs années et maintenant, elle est de retour. Karl-Heinz parle d'elle comme d'une "victime du fascisme". On parle aussi de ses convictions politiques. Ce doit être une socialiste.
Puisque des millions d'Allemands de l'extérieur sont chassés vers l'Allemagne, il y a surpopulation en Allemagne, ce qui est exprimé par les logements partagés (Vicky et Margaux, 3M7).
A part ça, il y a un personnage avec un accent italien, on peut imaginer que c'est un étranger: le médecin.
(Nota: il y a 12 mio d'étrangers, c'est-à-dire d'Allemands chassés de territoires qui après la guerre reviennent à la Pologne, à la Russie, etc.).
7) Alliés
Amis, Tommies (mentionnés par Henning)
La zone russe (mentionnée au début)
Les Français au bar
Les Alliés dont parlent Eva et Karl-Heinz ("Alliiert Offiziere").
Les Anglais qui visitent le bunker et la chancellerie et qui achètent le disque.
Ces alliés sont comparativement riches.
Hypothèse (Simon et Raphaël, 3C2): Ville détruite par les Alliés.
L’hôpital, bien fourni, pourrait être tenu par les Alliés (du secteur français?) Cependant pas de personnel étranger. Mais le médecin du film, avec un accent italien, est peut-être un médecin relié à cet hôpital (Alex et Laetitia, 3M5).
8) Zone russe, zone d'occupation soviétique
Évoqué dans le dialogue du début, dans le cimetière. Il est dit que dans le secteur russe la population est mieux ravitaillée. Il y a du saindoux et de la farine. L'action ne se passe donc pas dans ce secteur.
Emplacement de la zone française, où le film a été tourné.
(Nota: Les Kohler habitent à Alexanderplatz, Eva et sa copine font la queue à Kreuzberg. Le secteur Est est tout près. Le cimetière du début doit se trouver tout près de la zone soviétique. Voir carte):
View Larger Map
9) Reconstruire une Allemagne démocratique
Henning demande à Edmund si on lui apprend bien la démocratie à l'école. On comprend que, avant, ce n'est pas ce qu'on y enseignait.
Einheit der Arbeiterbewegung (slogan communiste à Kreuzberg). Même la partie soviétique deviendra plus tard une "République démocratique allemande".
10) Dénazification
Passage du terme National-Sozialist à Nazi
Les objets nazis (discours de Hitler) sont interdits, se vendent sous le manteau.
Les Nazis (p. ex. Henning) sont renvoyés de leur poste.
Les Nazis se cachent: p. ex. la dame se fait apporter son vernis à ongles.
L'enseignement de la démocratie à l'école est un signe de dénazification.
Les objets nazis (le disque) et les lieux nazis (chancellerie, etc.) deviennent des objets souvenirs et des lieux de visite touristique.
Edmund, le héro, est allé aux Jeunesses hitlériennes. À la fin du film, il meurt.
Henning est terrifié à l’idée qu’Edmund puisse révéler les conseils qu’il a suivis en décidant d’éliminer son père. Cela évoquent le fait que les conceptions nazies étaient condamnées, strictement interdites, pouvaient donner lieu à des poursuites (Lara et Lucie, 3M5).
En 1947-8, la dénazification n'est pas complète. Il y a les Henning, les Von Hacken, les Tony Buby, etc. Mais ils sont traqués. Comme le disent Diane et Marie (3M7), l'immeuble de Von Hacken semble "comme un asile de fous ex-nazi").
On peut aussi interpréter les situations du film comme suit: tout ce qui est nazi a disparu, donc, ce qui en reste est très précieux (disque) et prestigieux (on se fait photographier devant).
11) La fin de la guerre est synonyme de défaite et d'effondrement
Le héro, Edmund, 12 ans, ne va pas à l'école.
Un enfant de 12 ans se suicide.
Un enfant de 12 ans (un ange) commet un parricide.
Défaite et effondrement incarnés par Karl-Heinz qui se sent coupable, se cache, est un nul ("Ich bin eine Nul"), veut se jeter par une fenêtre (phrase prononcée mais non traduite dans les sous-titres). Même lorsque son père est mourant, il hésite à sortir pour chercher un médecin. Il ne voit pas d'autre solution que de se cacher.
L'Allemagne blonde meurt (Edmund).
Défaite de l'occupation et de la division en secteurs.
Défaite complète, les soldats (Karl-Heinz) se sont battu jusqu'au coin de la rue.
C'est aussi l'effondrement:
Effondrement des maisons, de l'économie, de la morale. Edmund meurt en se jettant dans le vide.
12) La fin de la guerre est synonyme de libération et de renouveau.
L'ancienne société, l'ancienne idéologie, représentées par Edmund (il était dans les Jeunesses hitlériennes et il croit encore aux discours nazi de Henning; il commet un crime "nazi") disparaissent avec lui. Il meurt seul, isolé.
Libération et renouveau incarnés par Karl-Heinz qui finit par se déclarer, va "réparer beaucoup de choses", est libre "ganz frei", et trouve "quelqu'un pour s'occuper de lui" (comme le lui conseillait Edmund).
L'Allemagne blonde disparaît et l'Allemagne brune (Karl-Heinz) se libère, devient "ganz frei".
Le père Kohler parle de libération pour son fils.
La mort du père est aussi un signe de renouveau si l’on pense que lui représente ceux qui n’ont pas résisté à l’hitlérisme, même s’ils le réprouvaient.
Allemagne année zéro, cela peut vouloir dire « repartir à zéro ».
Nota: Roberto Rossellini (1906-1977). Trilogie de la guerre: Rome ville ouverte (1945), Paisa (1946), Germania anno zero (1947).
Allemagne année zéro, film italien de Roberto Rossellini (Germania anno zero, 1947, noir et blanc,), scénario de Roberto Rossellini, Carlo Lizzani et Max Colpet d'après une idée de Basilio Franchina, avec Edmund Meschke (Edmund), Ernst Pittschau (le père), Ingetraud Hintze (Eva), Erich Gühme (le professeur), 1 h 16 min.
AAVV, Histoire-Geschichte – L’Europe et le monde depuis 1945, Paris: Nathan, 2006. Ludwig Bernlochner, auteur de manuels d'histoire 2001; Michaela Braun, géographe du développement; Claus Gigl, auteur, entre 2000 et 2007, de 9 manuels d'histoire et d'allemand; Enrique Leon a écrit sur les Etats-Unis et sur le nasisme; Guillaume Le Quintrec auteur d'un autre manuel d'histoire en 1998; Benedicte Toucheboeuf, auteure d'un ouvrage sur la France après la libération.
****
HISTOIRE Sz
GYMNASE CANTONAL DU BUGNON
gmslausanne
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire